Les contraintes budgétaires et les comportements sociologiques orientent les choix alimentaires vers des aliments pauvres en nutriments essentiels mais riches en énergie. L’évolution des prix semble participer à ce phénomène, plus les exigences sont élevées en terme d’équilibre nutritionnelle, plus le prix à payer est important.
La viande, le poisson, les fruits et légumes sont les sources d’énergie les plus chères dans notre alimentation et celles qui pèsent le plus lourdement sur le portefeuille des plus modestes.
L’offre des produits transformés pauvres en qualités nutritionnelles mais riches en calories de mauvaise qualité jouent un rôle très important dans l’augmentation de l’obésité pour les personnes à bas revenu. Ils leurs permettent d’acquérir plus d’énergie à bas prix.
Les personnes socialement vulnérables ont plus de mal à résister aux incitations permanentes du marketing alimentaire. Comment ne pas « craquer » lorsque des rayons entiers sont remplis de biscuits sucrés ou salés, de chips, de boissons sucrées tous à des prix relativement bas et stables, contrairement à celui des fruits et légumes frais( Les effets du confinement sur l’alimentation des personnes à bas revenus. ) Cette évolution des prix peut expliquer une baisse de la consommation de ces produits chez les plus pauvres.
À quoi sert-il de lancer un programme de lutte contre l’obésité si le le prix des fruits et légumes reste prohibitif pour les classes sociales les plus démunies?
Mettre en œuvre une alimentation à peu près correcte est une occupation à plein temps pour les moins aisés. Il faut courir derrière les produits d’appels des grandes surfaces, des marchés , les produits de saison et guetter les publicités dans les boîtes aux lettres.
Il ne faudrait pas nier le fait que dans une société où la reconnaissance sociale passe par l’acquisition de biens matériels et l’apparence, l’achat de produits alimentaires transformés en grande quantité est révélateur de l’appartenance à une classe sociale en difficulté financière.